Back to top

A l'origine, notre besoin de documentation vient d'une envie de partage, de contribution.

Nous souhaitons apporter notre pierre à l'édifice de la connaissance, nous assurer que même si nous décidons d'arrêter demain, nos efforts n'auront pas été vains et quelqu'un pourra reprendre le flambeau ou au moins bénéficier de ces expériences pour construire quelque chose de nouveau.

Documenter est un métier

Je ne sais pas si vous avez déjà vu de la documentation créée par des développeurs logiciels, mais on peut rarement l'imprimer tel quel et lui coller le nom de "manuel utilisateur"  :-), on est généralement assez loin de la notice Ikéa.

Si l'intention est de partager notre expérience pour qu'elle soit utile à autrui ( ou à notre future nous :-) ), alors tout coucher sur papier, aligner des mots et des chiffres sur une page ne suffit pas.

Il est nécessaire de rendre cette expérience digeste, abordable, sans la noyer sous des tonnes d'informations. La véritable documentation, utile, à l'ère de l'information demande de faire preuve de pédagogie.

C'est actuellement notre gros défi, avec Judith. Comment s'assurer que l'on transforme les expériences des territoires qui déploient Solucracy sans perdre les infos importantes et sans ennuyer les lecteurs ? Comment s'assurer que l'information transmise est pertinente, ou facilement accessible, découvrable en fonction des besoins ?

Pour ça, nous avons décidé de faire appel à un(e) graphiste/web designer pour, on l'espère, pouvoir produire quelque chose de la même qualité que les fiches de l'Université du Nous.

Il s'agit de distiller, digérer l'expérience pour en tirer l'essentiel. Utiliser des mots simples, mais efficaces pour transmettre.

Documenter est un effort constant

Souvent, les personnes qui sont dans l'action ne documentent pas. Parce qu'elles n'ont pas le temps ? Parce qu'elle estiment que leur expérience n'est pas digne d'intérêt ? Parce qu'elles ne savent pas comment ? Ou parce que la pensée même de s'asseoir quelques minutes pour expliquer ce qu'elles ont fait les ennuient à mourir ? :-)

Difficile à dire, mais sans documentation, une bonne partie de la mécanique Solucracy s'effondre.

Cet idéal qui veut que l'expérience locale puisse remonter au niveau global pour profiter à tous et enrichir le patrimoine informationnel commun repose sur une bonne documentation.

Et donc la question se pose : qu'est-ce qu'on fait si les gens déploient des projets Solucracy mais ne font jamais remonter les infos, l'expérience ?
Est-ce qu'il est possible de s'assurer que les expériences soient partagées ?

La réponse que l'on a trouvée pour l'instant, qui nous semble juste, est d'incorporer la documentation dans le processus d'accompagnement.

A la fin de chaque étape, nous demanderons à l'équipe projet locale de répondre à un questionnaire détaillé avant de passer à l'étape suivante.
Cela permettra au minimum de générer des articles de blog, et ensuite d'améliorer la méthode grâce à ce retour d'expérience.

Et donc cette mission s'ajoute à la mission globale de l'association : s'assurer que les projets Solucracy soient documentés correctement.

La question qui est venue ensuite a été : oui mais comment faire pour que les gens s'engagent, au-delà de leurs intérêts, si on ne les accompagne pas ? S'ils se débrouillent sans nous ?

Et c'est là que la réponse que nous avons trouvé pour l'instant ne me convient pas vraiment : fournir les documents modèles pour chaque étape une fois que le questionnaire de l'étape précédente a été rempli.

Ca fonctionnera probablement, mais quelque part, ça force à "acheter" l'accompagnement et ça laisse un arrière goût de compte premium qui me déplait fortement et ne correspond pas à l'idée de constituer un vrai bien commun. Certes l'expérience et la méthode sont en libre accès, mais c'est tellement plus simple avec des documents pré créés, qu'on peut juste remplir et envoyer à l'imprimeur...
En faisant ça, est-ce qu'on ne passe pas à côté de l'objectif de rendre un projet Solucracy facilement déployable ?

Mais bon, voilà où on en est pour l'instant.

Qu'en pensez-vous ? Comment feriez-vous ?

On serait super contents de trouver une alternative juste :-) , qui nous permet quand même de vendre des accompagnements pour qu'on ne meurt pas de faim.

Yannick Laignel